Les cabanons


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Les cabanons

Puis, au cours du XIXème siècle, l’exploitation des lieux fut progressivement abandonnée et en 1876 un certain Monsieur Pascalis BURET en fit l’acquisition pour sa fille Marie. Celle-ci, ayant épousé le comte de FERRY y fit bâtir en 1894 une grande maison, le « château », ainsi qu’une première série de cabanons.

Férue de lettres et de poésie, amie de Frédéric MISTRAL, Madame de FERRY ayant pris pour nom de plume « Marie de Sormiou » se rendait à la calanque à cheval pour la plus grande joie des autres occupants des lieux. Le « château », abrite aujourd’hui un restaurant.

A l’origine, le « cabanon » était affaire d’hommes : il permettait aux pêcheurs venus du village voisin (Mazargues) de ranger les filets, de se restaurer et de passer la nuit à l’abri. Mais c’est à partir du début du XXéme siècle qu’a éclos la tradition du « cabanon » dont l’usage s’est peu à peu tourné vers une villégiature de loisirs.

On fait remonter à 1904 les débuts de la tradition du « cabanon » telle qu’on la connaît depuis : un groupe de 13 villageois, les « Treize amis très amis » se retrouvaient régulièrement au cabanon après leur travail en fin de semaine, pour se distraire, manger et boire entre hommes.

Par la suite, leur cabanon servit de buvette, tandis que les 13 précurseurs s’égayaient dans d’autres cabanons et que peu à peu les femmes faisaient leur apparition dans la calanque.
L’entre deux guerres et l’apparition des congés payés ont vu le mouvement s’accélérer et se développer jusqu’à ce que la calanque finisse par compter près de 127 « cabanons » à la fin des années 50, chiffre figé depuis et définitivement arrêté depuis le décret de classement de la calanque en 1975.

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Les cabanoniers

L’appellation de « cabanonier » désigne tout ce qui a trait à l’habitant et à la pratique du « cabanon ». L’art de vivre au « cabanon » renvoie à une occupation historique des lieux par le cabanonier et sa famille, inscrite dans le temps, dans la durée. Chanté par Vincent SCOTTO et Fernandel, cet art de vivre se traduit par des us et coutumes, fruits d’une longue pratique qui n’est pas facilement appréhendée par qui n’est pas au cœur de la société « cabanonière ».

Car le cabanonier plonge ses racines dans l’histoire de la calanque; témoin et garant de « l’esprit des lieux » il fonde en partie le caractère du site avec lequel il se confond.

Fier de ses racines, le cabanonier s’attribue à ce titre la légitimité de s’approprier la calanque et cette appropriation sera d’autant plus forte que, de notoriété locale, sa famille est plus ancienne dans la calanque !

Ainsi, le cabanonier propriétaire ou locataire de son cabanon, s’y rend régulièrement mais n’y demeure pas forcément en continu. En effet, la pratique du cabanon est particulière car, d’un commun accord, les cabanoniers ont banni de la calanque l’eau courante et l’électricité. Les énergies douces y sont privilégiées et seuls, l’UCPA et les deux restaurants installés dans la calanque disposent de puissants groupes électrogènes.

Pour autant, le cabanonier ne fait pas de ses valeurs une affaire privée : il les partage volontiers avec les visiteurs, qui peuvent parcourir sans entrave toute l’étendue de la propriété qu’il habite, dès lors qu’ils sont respectueux des lieux et des traditions. Ceux-là sont aujourd’hui comme depuis toujours accueillis à Sormiou sans aucune autre exclusive que les limites imposées par le respect de la réglementation, en particulier l’été (route du feu et défense contre les incendies).

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Coté cabanons

 

 

Coté vie